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Torre de Babel Ediciones

LE DHAMMAPADA

DHARMA – Budismo Zen


Sunyata

LE DHAMMAPADA

Traduction, introduction et notes par Fernand Hû

PARIS – ERNEST LEROUX, EDITEUR
LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE DE PARIS DE L’ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES, ETC.

28, RUE BONAPARTE, 28

1878

CONTENUES DANS LE DHAMMAPADA

CHAP. PREMIER. — Vers accouplés
II. — La Vigilance
III. — La Pensée
IV. — La Fleur
V. — Le Sot
VI. — Le Savant
VII. — L’Arhat
VIII. — Le Mille
IX. — Le Mal
X. — La Violence
XI — La Vieillesse
XII. — Le moi
XIII. — Le Monde
XIV. — Le Buddha (l’Eveillé)
XV. — Le Bonheur
XVI. — Ce qu’on aime
XVII. — La Colère
XVIII. — La Souillure
XIX. — Le Juste
XX. — La Voie
XXI. — Mélange
XXII. – L’enfer
XXIII. — L’éléphant
XXIV. — La Convoitise
XXV. — Le Bhixu
XXVI. — Le Brâhmana
 

introduction – X [LE CANON BUDDHISTE]

Cette révolution, sociale autant que religieuse, a produit toute une littérature (1). Le Canon buddhiste se compose d’innombrables ouvrages d’une rédaction plus ou moins désordonnée, d’une antiquité et d’une authenticité plus ou moins contestables. Si M. Fergusson a pu prétendre, avec quelque apparence de raison, que la forme définitive sous laquelle il nous est parvenu date seulement du cinquième siècle de notre ère, la plupart des indianistes s’accordent, avec non moins de vraisemblance, à faire remonter certaines parties de ce Canon à deux ou trois siècles avant Jésus-Christ, c’est-à-dire à l’époque où la tenue par les rois hindous de grandes assises œcuméniques, et l’introduction, contemporaine de ces conciles, de récriture dans l’Inde, amenèrent la cristallisation d’une doctrine jusque-là ondoyante et fluide comme toutes les traditions orales.

Deux grandes écoles d’exégèse, celle du Hinayâna (petit véhicule) et celle du Mahâyâna (grand véhicule) se partagèrent l’élaboration de renseignement sacré. L’antériorité appartient, sans conteste, au Hînayâna qui, semblable à nos synoptiques chrétiens, reflète simplement, naïvement, la physionomie des siècles apostoliques. Les écrits auxquels il a donné naissance sont les plus humains, les plus pratiques de tous, tandis que le Mahâyâna, œuvre compliquée, diffuse, hérissée de subtilités et d’exagérations, rappelle les plus mauvais produits de la scholastique chrétienne du moyen âge: «Dans le Mahâyâna, dit M. Vassilief «tout est vide, et ce vide est l’être général et absolu de tout ce qui existe. Il est comme la fusion de toutes les contradictions, et à l’abri de toute accessibilitê de la pensée.»

      La postériorité du Mahâyâna ressort non-seulement de ce dernier fait que le buddhisme primitif borna sa métaphysique aux quatre vérités d’abord, puis aux douze Nidânas (2), mais encore de celui-ci: que les sectateurs du Hînayâna sont toujours appelés Çramanas et Çravâkas, qui est certainement le nom des plus anciens buddhistes. Au Hinayâna se rattache le souvenir des Pandits ou savants Açvagôsha et Vaçubandhu. Le saint Thomas de la Somme mahâyâniste fut le moine Nâgârjuna.

      L’ensemble du canon forme les trois corbeilles (Tripitaka). Ces trois corbeilles sont:

1º Le Sûtra (Doctrine), qui renferme les propres paroles de Buddha —ipsissima verba— et qui s’adresse à tous les fidèles sans exception;

2º Le Vinaya (Discipline), comprenant les règles de la vie religieuse, à l’usage des Bhixus;

3º L’Abhidharma (Métaphysique), recueil , incontestablement postérieur, de rêvasseries de toute espèce —réservé aux dieux, dit le vulgaire qui n’y comprend rien.

La tradition qui fait de Sûtra l’œuvre propre de Buddha, attribue le Vinaya à Utpâli, et l’Abhidharma à Mahâkâçyapa, vrais Pères de l’église buddhique qui vécurent à l’époque des deux premiers conciles.

      Nous possédons deux rédactions anciennes du Tripitaka: l’une en pâli, trouvée à Ceylan entre les mains des prêtres cinghalais; l’autre sanscrite, que M. Hodgson a découverte dans le Népâl. Sont-elles toutes deux primitives, reproduisant chacune un aspect différent de renseignement du maître? ou bien se réduisirent elles originairement à une seule, cantonnée à dessein dans une langue spéciale? D’après Hodgson, Burnouf et Lassen, les livres canoniques ont été écrits simultanément en sanscrit et en pâli, en sanscrit pour les savants, en pâli pour le vulgaire. Certains ouvrages fondamentaux, mais destinés à un auditoire choisi, n’ont été exhumés qu’en sanscrit, la Prajñâpâramitâ par exemple (3). MM. d’Alwis, Childers et Minayeff pensent, au contraire, que la rédaction pâlie est seule originale, peut-être même seule orthodoxe, et que ce fut uniquement plus tard, et pour les besoins de leur polémique avec les brahmanes, que les buddhistes en firent une version sanscrite. Si la Prajñâpâramitâ manque en pâli, le Dhammapada n’existe point en sanscrit.

      Cette dernière opinion semble avoir prévalu, soutenue qu’elle est par des savants qui ont fait du pâli une étude approfondie, et qui ont nettement déterminé sa place dans la linguistique hindoue.

      Nous savions que le sanscrit est une langue purement littéraire, trop artificiellement agencée pour avoir jamais été parlée telle que les livres nous l’ont transmise. Nous savions que, né d’idiomes populaires, bourgeois fis de paysans, il se distingue autant de ces derniers que le latin de Virgile diffère des grafitti de Pompéi, ou l’hébreu rabbinique de l’araméen parlé par Jésus; que deux courants de langage sortis de la même source, mais nettement séparés l’un de l’autre, coulent parallèlement dans l’Inde depuis un temps immémorial. A l’un puisent les Pandits, à l’autre les classes populaires; et tandis que celui-là, emprisonné dans un lit immuable, abrité contre tous les vents qui pourraient rider sa surface, reflète éternellement la monotone image de la même caste privilégiée, celui-ci, vif et capricieux, réfléchit, sans jamais se lasser, le mouvant spectacle de ses rives.

      Nous rattachions en même temps le pâli au dernier de ces deux courants; et nous en faisions l’idiome vulgaire parlé dans le Magadha, non seulement du vivant de Çâyamuni, mais bien plus tard encore, lors de la réunion des conciles et de la coordination définitive des Saintes Ecritures.

      C’était avoir à la fois tort et raison: raison, en affirmant que Buddha a prêché en pâli, tort, en voyant dans le pâli des textes la langue usuelle d’Açôka et de ses successeurs. En vertu du transformisme indéfini qui affecte toutes choses, le pâli, non écrit avant les conciles, et par conséquent sans défense aucune contre l’altération phonétique, se modifia de diverses manières suivant les divers usages qu’on en fit. Indissolublement uni, d’un côté, à l’enseignement du maître, arrêté par conséquent dans sa croissance à la date précise de cette incrustation de l’idée dans le mot, de l’esprit dans la lettre, il revêtit vite chez les Bhixus l’aspect immuable d’une langue morte; tandis que, d’un autre, les profanes continuant de se servir de lui pour les besoins de chaque jour, il demeura soumis chez eux à l’incessante mobilité qui est la loi des organismes vivants. Un vrai dédoublement s’était donc opéré. En face d’un idiome littéraire, resté debout, mais vide de sève et comme pétrifié, végétaient vigoureuseusement des dialectes locaux, dialectes dont les inscriptions, les grammaires et les pièces de théâtre nous ont conservé d’assez apparents spécimens pour que, malgré la distance, nous distinguions encore les caractères communs de l’espèce à travers les dissemblances des variétés. Fiers d’avoir ainsi élevé autel contre autel, les disciples de Çâkyamuni pouvaient opposer désormais à la langue sacrée du brahmanisme, le sanscrit, la langue sacrée du buddhisme, le pâli. N’at-on pas toujours cru éterniser ses doctrines en les immobilisant?

      La rédaction sanscrite des Livres Saints a été adoptée far les buddhistes du nord, c’est-à-dire quelle passa successivement, avec la foi nouvelle, du Magadha au Népâl, du Népâl au Thibet, du Thibet en Mongolie et en Chine. Les buddhistes du sud ont conservé intacte la rédaction pâlie apportée à Ceylan vers le me siècle avant notre ère par Mahinda, fils d’Açôka et petit-fils de C’andragupta, le Sandracottus contemporain d’Alexandre. Mahinda s’était mis en route après le concile tenu par son père à Pataliputra, Il savait par cœur, dit-on, tout le Tripitaka; et pendant son séjour à Ceylan, il en traduisit une partie en cinghalais. Vers le Ve siècle de notre ère, un brâhmane converti, dont nous ne connaissons que le surnom —Buddhaghôsha— venu, comme Mahinda, du Magadha, retraduisit en pâli les versions cinghalaises de son prédécesseur, dont les originaux s’étaient perdus i Il semble que les textes restèrent à l’abri de ces modifications successives, les commentaires seuls, destinés au vulgaire, ayant eu besoin d’être mis à sa portée immédiate. Buddhaghôsha ne se contenta point de combler les lacunes qui existaient dans le texte pâli. Il révisa le corps entier des Ecritures; et de ses mains sortit la rédaction définitive qui a servi de base aux traductions birmane et siamoise.

introduction – XI [LE DHAMMAPADA, TEXTE]

     Le Dhammapada fait partie de cet ensemble pâli révisé par Buddhaghôsha. Il occupe la seconde place dans le Xudraka Nikâya —recueil de petits ouvrages— constituant la cinquième section de la première corbeille, le Sûtra (4).

      Le sens exact du mot Dhammapada n’apparaît pas clairement. Gogerly l’a traduit par Footsteps of religion, Fausbœll par Collectio versuum de religione, Weber par Lehrsprûche, Max Millier enfin par The path of virtue (5). Si j’avais qualité pour hasarder une interprétation, je proposerais, soit: La base de la religion, soit ; La voie tracée par la loi.

      Le Dhammapada se divise en vingt-six chapitres (Varga), contenant en tout quatre cent vingt-trois stances, sorties telles quelles, dit-on, de la bouche de Buddha. A des mètres variés appartiennent ces stances qui comptent depuis deux padas ou vers jusqu’à six. Chacune d’elles sert d’enveloppe soit à un axiome dogmatique, soit à un précepte moral, découpés, semble-t-il, l’un comme l’autre, dans les gros livres du canon sacré, pour la plus grande édification en même temps que pour la plus grande commodité des fidèles. C’est vraiment, a très-bien dit M. Léon Fëer, «une Anthologie, un Selectæ e Buddhæ concionibus sententiæ». Ajoutons: un Selectæ à la composition duquel n’a présidé aucun plan. De là, à chaque instant, l’incohérence et le décousu des idées, la présence côte à côte d’éléments disparates que rattache entre eux le seul lien, tout artificiel, d’une même image, d’un même mot incessamment répétés.

      Les buddhistes méprisaient la littérature autant que le reste. Aussi ont-ils exagéré comme à plaisir les défauts innés du génie hindou, indiscipliné et exubérant, même dans les œuvres qui portent l’empreinte manifeste d’une influence hellénique. Les yeux perdus dans le vague, nul souci du vêtement dont ils habillaient leurs idées, de l’ordre dans le quel ils les présentaient, du milieu destiné à les recevoir, ne troubla jamais leur impassible sérénité. N’habitaient-ils pas un monde immédiatement sublunaire, où ne pénétrait rien des sensations d’ici-bas, puisque les réalités substantielles en étaient exclues avec le soin le plus jaloux? Tout ce qui irrite, tout ce qui blesse notre goût occidental, absence d’ordre et de symétrie, jeux de mots puérils, étymologies absurdes et répétitions fastidieuses, tout cela les laissa donc insensibles et indifférents; et ce fut pour ainsi dire à leur insu, que dans leur bouche ou sous leur plume éclatèrent —trop rarement, hélas!— telle expression touchante, telle image pittoresque, tel vers énergiquement frappé, sillonnant comme un éclair ce ciel uniformément gris, sans transparence et sans éclat.

      Le Dhammapada a de bonne heure attiré l’attention des indianistes, a cause de la forme résumée et accessible à tous sous laquelle il présente renseignement de Çâkyamuni. Des fragments en avaient déjà été traduits par Burnouf, d’Alwis, et Gogerly, lorsque, en 1855, à Copenhague, Fausböll publia intégralement le texte pâli d’après trois manuscrits existant dans la bibliothèque de cette ville: publication définitive, à laquelle M. Childers seul a proposé quelques corrections que lui a suggérées un Pandit cinghalais (6). Trois versions complètes, faites de ce texte par MM. Fausböll, Weber et Max Müller, en ont élucidé à peu près toutes les difficultés: la première, latine, l’accompagnant; la seconde, allemande, comprenant les pages 118 à 185 du premier volume des Indische Streifen (Berlin, 1868); la troisième, anglaise, précédant les Buddhaghôsha’s Parables du «Captain Rogers» (Londres, 1870).

      Les indianistes de notre pays sont trop familiers avec les livres de MM. Fausböll, Weber et Müller pour avoir jamais senti la nécessité d’une quatrième traduction —française celle-là. Il n’en est point malheureusement ainsi de cette fraction de plus en plus considérable du public lettré qui prend goût à la science comparative des religions, et qu’on ne saurait trop prémunir par un commerce direct avec les sources contre les assertions hasardées dont fourmillent certains ouvrages de littérature courante (7).

      C’est à ce public-là que j’offre, dans notre langue, une interprétation absolument littérale du Dhammapada. Les travaux de mes trois devanciers ont été soumis par moi à une attentive comparaison entre eux et avec le texte pâli; et partout où se produisait un désaccord, j’ai essayé, à l’aide des récentes publications de MM. Childers et Minayef défaire jaillir la lumière du choc de ces divergences (8).

      J’ai transcrit en français sous leur forme sanscrite, qui est la plus usitée, tous les termes spéciaux, toutes les appellations caractéristiques auxquels les immortels travaux de Burnouf ont donné droit de cité en notre langue: Nirvâna, Arhat, Bhixu, Çramana, Arya, etc.t etc. Le titre seul de l’opuscule Dhammapada est resté pâli. Le Dhammapada n’existant qu’en pâli, l’emploi de l’équivalent sanscrit Dharmapada n’avait pas de raison d’être.

      Je remercie, en terminant, mon savant ami M. Léon Fëer d’avoir bien voulu joindre à ma traduction du Dhammapada sa traduction du Sûtra en 42 articles.

F. HÛ

__________

(1) Buddha passe pour avoir prononcé 84,000 instructions. Les deux grandes collections thibétaines, le Kandschur et le Tandschur contiennent, la première plus de 100 volumes in-folio, la seconde 225. La somme buddhiste du Céleste-Empire se compose de 1440 ouvrages distincts, comprenant 5686 livres.

(2) Les douze causes de l’existence (nidâna, cause).

(3) Grande compilation buddhique en 10,000 articles. Mot à mot: La perfection de la science.

(4) Le seul texte manuscrit du Dhammapada que possède la Bibliothèque nationale se trouve dans le nº 91 actuel du fonds pâli (collection Bigandet), qui renferme six des textes du Xudraka Nikâya; le Dhammapada est le second. Ce manuscrit est sur feuilles de palmier ou olles, qui ont 476 millimètres à la base et 52 millimètres de hauteur. Le Dhammapada occupe 17 feuilles (6 à 22). Le texte est écrit en caractères birmans, et chaque page contient six lignes.

(5) Fusstapfen des Gesetzes (Köppen, die Religion des Buddha. Berlin, 1857-59).

(6) Journal of the royal Asiatic Society. 1871.

(7) L’excellent livre de M. Barthélemy Saint-Hilaire: le Bouddha et sa religion, fait exception.

(8) Childers, A dictionary of the Pâli language. (Londres, 1872-75.)

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