E. DESHAYES – 1894
QUELQUES NOTES SUR LA CÉRÉMONIE DU THÉ AU JAPON
PAR E. DESHAYES
Conservateur adjoint au Musée Guimet.
PARIS.
(Avec Pl. XII & XIII)
ARCHIVES INTERNATIONALES D’ETHNOGRAPHIE. Volumen VII – 1894, pp. 97-103
Ce n’est pas sans raison que le Musée Guimet dans sa galerie de céramique japonaise a consacré une vitrine entière aux objets de la Cérémonie du Thé. Celle-ci a de tout temps exercé une influence prépondérante sur l’art du potier au Japon.
La notice suivante (1), suspendue auprès de cette vitrine résume brièvement et pour un temps ce qu’il est indispensable de savoir sur le Tcha no you (2) (nom japonais de la Cérémonie du thé).
La Cérémonie du thé où comprend un ensemble de prescriptions très minutieuses relatives à la manière de préparer et de boire le thé dans des réunions spéciales; depuis l’arrivée des invités, en nombre limité, jusqu’à leur départ, aucun geste, aucun mouvement n’est laissé au hasard: les sujets de conversation même sont déterminés.
Le pavillon (PI. XII Fig. 2) où l’on se réunit, les matériaux dont il est construit, ses dimensions, sa décoration, la disposition du jardin qui l’entoure (PI. XII Fig. 1); de même que la forme, la matière, le nombre des objets utilisés, tout est prévu, réglé.
En général la boisson de ces cérémonies est faite d’un thé spécial réduit en poudre impalpable, fortement agité dans l’eau chaude.
Elle est préparée bol à bol par l’hôte ou l’un de ses invités en présence des autres convives, et bue telle que. Pour chaque préparation le même rite est rigoureusement observé avec les mouvements lents et solennels des cérémonies religieuses. Diriger ces cérémonies est une science qui a eu, et a encore ses professeurs et demande une longue pratique.
De nombreux livres renferment les prescriptions du Tcha no you, qui varient selon les écoles. Ils donnent en même temps le nom des familles où de père en fils on s’est succédé dans l’exercice de cet art.
Ces cérémonies naquirent sans doute en même temps que l’usage du thé, introduit et propagé par des prêtres bouddhistes du neuvième au douzième siècle.
Au treizième siècle, le prêtre YEÏ SAÏ donne dans un mémoire la manière de préparer et de boire le thé.
Au quatorzième siècle, des réunions pour boire le thé sont l’occasion de fêtes somptueuses dans l’aristocratie.
Les premières règles parvenues jusqu’à nous, paraissent dater de la fin du quinzième siècle. Elles auraient été élaborées par le prêtre SHOUKO, qui, en tout cas, a la bonne fortune de les faire adopter par le Shogoun YOSTHI MASSA, son élève.
Cependant ce n’est qu’un siècle plus tard qu’est institué le type des codes qui régissent encore le Tcha no you.
Il est rédigé par le célèbre SEN RIKIOU (1517-1591), le favori du dictateur HlDEYOSHI (TAÏ KO SAMA).
Grâce à ces deux hommes, les cérémonies du thé jouissent d’une vogue extraordinaire. Elles président, à la fin du XVIe siècle et au commencement du XVIIe, à une des plus brillantes périodes de production céramique.
C’est pour les cérémonies du thé et par elles que de toutes parts les fours s’élèvent et fabriquent.
C’est aussi surtout à cette époque que se trouve consacré l’usage des poteries anciennes et contemporaines; lesquelles, dès lors, vont s’imposer à la vénération et à l’admiration des Tchajins (3). Elles constituent une industrie très originale, très particulière au Japon, où se montrent tour à tour des préoccupations artistiques et archéologiques à la ligne. Ces cérémonies, quelque peu tombées en désuétude dans ces derniers temps, n’ont cependant pas cessé d’avoir leurs zélés partisans. Actuellement elles auraient tendance à redevenir en faveur.
Bien qu’il fut interdit de causer de tout autre sujet que du thé et de la cérémonie elle même, il est certain qu’à l’époque des guerres civiles le Tcha no you fut utilisé par la politique des seigneurs et des chefs du pouvoir.
Les objets essentiels de la cérémonie du thé, dont quelques uns varient de matière et de forme selon l’époque de l’année, ont été groupés sur le rayon du bas de la vitrine du Musée Guimet d’après une gravure du YAMATO SETZOU YO CHIOU, publié en 1829, et différents autres livres.
En voici la nomenclature:
Un moulin à thé on pierre (Ishiouzou), fait do deux cylindres superposés. Le cylindre inférieur entouré d’un rebord légèrement creuse pour recevoir la poudre de thé, est surmonté d’une tige de bois autour de laquelle le second cylindre, percé de part on part, est mobile. Les deux surfaces en contact sont striées de manière à retenir les feuilles de thé et à les broyer.
Objets de la cérémonie du thé d’après le Yamato setzou yo chiou.
Un fourneau (fouro) (10) tantôt mobile, ou faisant corps avec la marmite, (11) tantôt creusé dans le sol. Dans ce dernier cas, on l’entoure d’un cadre de bois (robouchi) (32) et la marmite repose sur un trépied (gotokou) (26) en fonte.
Une marmite en fonte (kama) (11) pour faire bouillir l’eau.
Une coupe à cendre. (27) Les cendres servent à garnir le fond du fourneau: elles sont tassées et égalisées à l’aide de pelles. (29)
Une pelle à enlever les cendres. (29)
Une pelle pour les égaliser. (29)
Un panier à charbon (soumi tori). (12)
Du charbon de longueur voulue.
Des pincettes (Hibashi) (28 et 31) faites de deux tiges de fer, indépendantes l’une de l’autre.
Un petit pot en grès (Tchaire) (18) ou une boite en laque (Nadsoumé) (3) pour mettre la poudre de thé.
Une spatule à puiser la poudre de thé (Tchachakou) (1) et son étui. (2)
Un bol (Tchawan). (14 et 15)
Un agitateur (Tchasen) pour agiter la boisson. (20)
Un kogo, (8 et 9) boîte à mettre les parfums solidifiés, que l’on jette sur le feu pour enlever l’odeur du charbon.
Un vase à eau (Midzousashi) pour alimenter la marmite. (24)
Une cuillère en bambou et à long manche pour puiser cette eau. (25)
Un Midzou Koboshi, (21) coupe pour jeter l’eau avec laquelle on a lavé le bol chaque fois qu’il a servi.
Un Tchakin, (23) morceau de toile carré, pour essuyer le bol.
Un Fouta oki, (6 et 7) objet de forme variable sur lequel on pose le couvercle de la marmite lorsqu’on doit y puiser de l’eau.
Un petit Foukousa, (17) morceau de soie pour présenter et tenir le bol.
Deux anneaux, Kouwan, (19) que l’on passe dans les oreillons de la marmite, lorsqu’on veut la déplacer.
Une sorte de plumeau, Habaki, (25) formé de trois plumes superposées, destiné à nettoyer autour du fourneau.
Une pte. natte pour poser la marmite.
Un support de lampe. (Tan keï). (16)
Une sorte de crémaillère (Ji zaï). (30)
La chambre disposée spécialement pour le Tcha no you doit être décorée d’un Kakemono dont le sujet est approprié au rang et à la qualité des personnes réunies; et de fleurs disposées selon les règles prescrites, dans des vases de forme déterminées (5).
Qu’on le veuille ou non, qu’on partage les goûts des Tchajins ou qu’on les critique même aussi vertement que MOTOORI (6) qui va jusqu’à prétendre, en quelques lignes humoristiques, que rien de ce qui passionne les admirateurs du Tcha no you ne possède une parcelle d’intérêt ou de beauté, ― on est forcé de tenir un compte énorme de ces cérémonies, de leur donner une place très importante dans l’histoire de l’évolution sociale des Japonais. Une de leurs conséquences fut de développer au plus haut point la passion de l’objet rare, ou ancien, on rendu intéressant par une circonstance quelconque. Trois estampes de KOUNYOSHI, exposées au Musée Guimet, sont très suggestives à ce sujet.
Elles ont trait à des épisodes de la seconde moitié du XVIe siècle. (7)
La première (PI. XIII fig. 1) représente un vieillard assis sur une peau de tigre qui, d’un geste violent, a lancé contre terre une de ces marmites telles qu’on emploie dans le Tcha no you. Elle est brisée et ses éclats jonchent le sol.
L’acte vient de s’accomplir, le bras est encore tendu et le visage exprime un farouche désespoir qu’accentuent encore de longs cheveux en coup de vent, et une barbe hérissée. A la droite du vieillard est son armure, à sa gauche ses brassards et devant lui, gisant à terre, son petit sabre dont la lame est en partie enveloppée.
Ses vêtements entr’onverts laissent voir sa poitrine nue.
Il va se faire harakiri (8).
C’est le général Matsounaga HISSAHIDE (9). Possesseur d’une marmite (10) célèbre connue sous le nom de HIRAGOUMO il avait constamment refusé de la céder à NOBOUNAGA, malgré les ordres et la puissante autorité du dictateur. Révolté plus tard contre lui, battu et assiégé dans son Château, il aima mieux, avant de se donner la mort, briser la marmite ardemment convoitée, que de la laisser tomber entre les mains de son ennemi.
La seconde (PI. XIII fig. 2), un guerrier plus jeune assis sur une natte, vêtu de son armure et coiffé d’un haut bonnet serré sur sa tête par un étroit bandeau. Il tient en partie déroulé entre ses mains un Makimono sur lequel on peut lire l’énumération suivante:
Un pot à thé appelé meï ga saï.
Un vase à eau appelé koufougou.
Un moune no Temmokou (bol).
Un Kakémono représentant un faucon peint par l’empereur (Chinois) HWEÏ TSOUNG (XIIe siècle).
Devant lui, quelques uns de ces objets sont représentés et d’autres encore:
un brûle-parfum sur un socle en laque rouge, des branches de corail émergeant de vases de différentes formes.
AKETCHIE MITSOUSHIGUÉ après avoir, par trahison, livré à NOBOUNAGA dont il était le général favori, le combat où celui-ci trouvait la mort, s’était emparé de ses collections d’objets précieux.
Peu après, attaqué par HIDEYOSHI (TAÏKO SAMA), venu pour venger son maître, et se voyant perdu, il dressa la nomenclature de ces objets et l’envoya en même temps que les objets eux-mêmes à son futur vainqueur. Il n’avait pas le courage, lui faisait-il dire, de détruire inutilement de pareils trésors. Il les avait eu seulement treize jours dans sa possession.
La troisième (PI. XIII fig. 3) NAGAMOURA BOUNKASSAI MITCHIYE, fidèle officier de SHIBATA KATSOUIYÉ autre général de NOBOUNAGA.
Il est debout, tête nue, et tient son petit sabre de la main gauche ― son casque, son écritoire, quelques feuilles de papier gisent à terre. ― À sa droite sont différents objets serrés dans leur boîte ou enveloppés de leur étui de soie, et dans un vase une branche de corail. Son visage exprime une énergique résolution soulignée par son bras tendu. Il regarde un peu au dessus de lui les menus éclats d’un objet qui est venu se briser contre un obstacle resté en dehors du champ de la gravure.
Au moment de se suicider, KATSOUIYÉ ayant réuni dans sa chambre tous les objets de sa collection, en choisit un de grande valeur, et l’offrit à NAGAMOURA en souvenir de son amitié. Celui-ci après l’avoir reçu avec toutes les marques de la plus grande déférence, se leva et le jeta avec force contre une des colonnes de la chambre, le brisant en mille pièces. Il voulait prouver ainsi qu’il ne survivrait pas à son maître, et en effet, le lendemain, au lever du soleil, NAGAMOURA et lui se donnaient la mort.
L’objet brisé dont la destruction venait de prendre un sens si tragique était un vase en céladon (seïdji) connu sous le nom de Kaboura noshi. Il avait été donné autrefois à KATSOUYÉ par NOBOUNAGA qui l’estimait l’équivalent d’une province entière.
Je pourrais avec des livres japonais, tels que le Man-po-zensho, le Tchakasoui koshiou, le Kouan ko dzou setsou (11), etc. etc., consacrés en totalité ou en partie aux objets des cérémonies du thé, montrer jusqu’ où le culte de ces objets a été poussé et avec quel soin il a été entretenu, mais cela m’entrainerait trop loin pour cette fois.
Ce que je dois dire dès maintenant c’est qu’il me paraît difficile d’admettre sans examen, et dans toute leur rigueur, les critiques que MOTOORI adresse aux admirations des Tchajins.
Il est bien certain qu’une institution ayant eu à sa tête un fin dilettante comme le Shougun YOSHIMASSA et plus tard l’homme tout-puissant qui sut découvrir et protéger le peintre SAN RAKOU; (12) avant groupé autour d’elle les talents les plus divers, des peintres classiques comme KOAMI, GUERAMI, SOAMI (13), ou des peintres révolutionnaires comme KORIN (14) et KENZAN (et je cite ces noms au hasard de mes souvenirs, mes notes pouvant en fournir bien d’autres) n’a pas tout immobilisé, stérilisé, dans des formules surannées et peut récommander à l’admiration des Japonais des œuvres de valeur. En ce qui concerne la céramique du Tcha no you par exemple, s’il est vrai qu’on retrouve souvent l’influence néfaste du Snobisme et de la mode;
que des formes, des décors, des détails de fabrication souvent bizarres, n’aient eu pour se faire admettre que l’autorité fantasque d’un Tchajin célèbre, pas toujours exempt de vénalité (15) mais tenu par son époque comme juge inpeccable;
que des types n’aient été tirés de l’oubli, perpétués et rabâchés jusqu’à nos jours, que par ce qu’il a plu à quelque MASAKAZOU (16) de leur faire un sort, de leur donner un nom, peut être leur créer de toutes pièces une histoire;
s’il est vrai encore que des Mécènes plus ou moins éclairés aient imposé aux potiers souvent hébergés chez eux, des modèles dont le plus grand mérite était la rareté; l’imitation une difficulté à vaincre;
que des amateurs, (une légion), sans étude préalable sérieuse qui put leur faire prévoir les résultats d’une cuisson, ou même leur eut appris a modeler la terre, aient lancé à l’abri do leur nom, célèbre d’autre part, des objets douteux où tout est à reprendre (17);
il n’en est pas moins vrai par contre, qu’elle a suivi tous les progrès, admis au fur et a mesure qu’elles se présentaient, les découvertes nouvelles, recherché tous les raffinements des matières, des couvertes, des décors, depuis les modestes pots à thé de TOSHIRO, le père de la poterie japonaise (XIIIe siècle) jusqu’aux délicates porcelaines de Firato, au XVIIIe s., — en passant par SHINNO, les RAKOU, ORIBÉ, JIZAEMON, NINSÉI, KENZAN etc.
Elle échappe d’ailleurs, cette céramique, au «manque d’intérêt» reproché par MOTOORI aux choses du Tcha no you: elle offre au contraire, surtout à l’étranger, un sujet d’étude des plus captivants.
Il y aurait un volume à faire pour montrer tout ce qu’elle révèle d’individualité, d’humanité, à qui sait l’interroger. Bols, vases à eau, boîtes à parfums etc., si grossier que parfois ils paraissent, nous apprennent quelque chose de la menue pensée d’un peuple dont l’histoire, l’art, l’industrie nous font assister à une évolution de l’esprit humain d’autant plus intéressante qu’elle s’est effectuée en restant en dehors, ou peu s’en faut, des contacts européens.
En résumé, si les œuvres nées sous l’inspiration des Tchajins relèvent beaucoup de l’archéologie, elles relèvent également de l’art, et à ce double titre, s’imposent à notre attention.
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(1) J’ai été obligé de réduire cette notice aux dimensions qui m’étaient fournies par le panneau mis à ma disposition auprès de la vitrine. On comprendra combien il fallait être bref pour ne pas fatiguer l’attention du promeneur qui veut bien lire les explications données par les étiquettes. Pour de plus amples détails lire FUNK, «MIittheilungen der deutschen Gesellsch. für Natur- und Volkerkunde Ostasiens» 1874, Xbre p. 41; FRANKS, Japanese Pottery, Guide au South Kensington; CHAMBERLAIN, Things japanose; MORSE, Japanese Homes; J. J. REIN, ANDERSON, BRINKLEY, DIXON, NINAGAVA NORITANÉ, etc. etc.
(2) Cha, Thé; no, du; you, eau chaude.
(3) On donne le nom de Tchajin aux amateurs des cérémonies du Thé.
(4) Au musée Guimet 17903-8 T. 2. IV.
(5) Nous avons supprimé cette nomenclature sur la notice du musée, les objets étant étiquetés.
(6) MOTOORI, un des écrivains les plus distingués du siècle dernier dont l’influence a été aussi puissante en politique qu’on littérature. Il a préparé avec MABOUCHI († 1769) et HIRATA († 1843) le mouvement qui a remis le Mikado en possession du pouvoir en 1868. Il est mort en 1801. Les appréciations auxquelles nous faisons allusion sont renfermées dans un livre intitulé Tama gatsouma, sorte de recueil d’essais sur toutes sortes de sujets (CHAMBERLAIN, Transact. of the Royal As. Soc).
(7)) NOBOUNAGA († 1582) le prédécesseur de HIDEYOSHI (TAÏKO SAMA), collectionnait les peintures et les objets de curiosité (V. Noritané p. 4, 3e partie).
(8) Sorte de suicide honorifique qui consiste on s’ouvrir le ventre.
(9) D’abord sous les ordres des ASHIKAGA; fit après leur chute sa soumission à NOBOUNAGA.
(10) L’histoire désigne un pot à thé.
(11) De ce dernier ouvrage, 5 fascicules sur 7, consacrés à la céramique, ont été publiés en français.
(12) TAÏKO.
(13) NOAMI GUEIAMI, SOAMI, avaient pour fonction à la cour des ASHIKAgA, au quinzième siècle, d’organiser des réunions pour le Tcha no you, d’en conserver les ustensiles, de donner leur avis sur les objets tant Chinois que Japonais et de faire le thé selon les règles. SOAMI passait pour le plus instruit des trois (N. Noritané 3e Fascicule). Il existe encore à Kioto un jardin exécute sur les plans de Soami.
(14) KORIN (1660-1723) et KENZAN (1706-1776) comme NOAMI, GUÉIAMI, SOAMI, appartiennent a ces heureuses époques où les artistes ne sont pas les tâcherons d’une besogne unique, mais se répandent en toutes choses ou ils trouvent à traduire les sensations de leur nature véritablement douée.
KOKIN était peintre, laqueur, potier, dessinateur de jardin grand amatou de ceremonies de thé, et nous trouvons sur lui la note suivante dans un récent Nº de la Kokka: «Il a été dit de SOTATSOU et de KORIN: «Leurs talents sont déséquilibrés: si avec leur dons naturels ils avaient suivi les vrais maîtres, ils auraient pu tenirr tête à SESSHIOU et MORONOUBU. II est à regretter qu’ils aient préféré une autre voie». Mais ce jugement est, superficiel; s’ils étaient restés liés par les vielles routines, et n’avaient pas brise l’ancien cadre ou s’enfermaient leurs prédécesseurs, comment auraient-ils pu fonder une nouvelle école».
KENZAN, peintre potier élève en poésie du fameux HIROZAWA NAGAYOSHI et en Tcha no you non moins célébre que ZOUIRIOU SOSA (lequel fut plus tard divinisé sous le nom de NICHIREN SOSA); partagea les manières de voir de son frère aine KORIN.
(15) Il est fait ici allusion à RIKIOU, célèbre. Tchajin a la fin du XVIe siècle, qu’on dit qui sut exploiter à son bénéfice la confiance des seigneurs dans son érudition en matière de bibelots ― grand ami de TAIKO, pendant une partie de sa vie, il s’attira cependant la colère du dictateur qui le fit mettre a mort.
(16) Tchajin célèbre du XVIe s., qui parait avoir hérité la célébrité de RIKIOU et que l’on trouve mêle a toutes les manifestations d’art de son temps.
(17) Un école de peinture, la BOUJINGA l’école des littérateurs peintres, dut fournir en son temps, croyons nous, un grand nombre de ces potiers improvises, ce qui ne veut pas dire qu’il n’en existait pas bien avant elle.